Roumanie, juillet 2011
Après deux ans de "sevrage", enfin un nouveau projet de voyage à moto...
Un peu imprévu ce voyage !! En tout cas, pour une fois, il n'est pas à mon initiative. C'est Pierrot, un "p'tit" gars du Ch'nord, et que je connais depuis un petit bout de temps maintenant, qui avait projeté de partir là bas, tout seul...
Au hasard d'un coup de fil, j'en parle avec Edith, son épouse... qui me lance "tu ne voudrais pas partir avec Pierrot, il ne serait pas tout seul ?"
Ben... vu l'état de mon genou à l'époque, il m'est difficile de me prononcer, mais l'idée est lancée, et elle fait son chemin dans ma caboche. J'ai quelques mois devant moi, il part en Juillet. Je cogite... recogite... rerecogite... et me décide : j'y vais !
Début mars, je ressors Mamy pour voir dans quelle mesure je peux rouler en prenant le moins de risques possible.
Ca ne se passe pas trop mal. Je profite du beau temps en avril pour renouveler l'expérience, et ma foi, si j'arrive à tenir une heure sans trop de douleur, ça devrait le faire. On s'arrêtera souvent, et ça devrait aller.
J'informe donc Pierrot que je pars avec lui, surtout, qu'il ne se fasse plus de souci, il a maintenant un garde du corps !!!! Tout va bien se passer !!
Grand confort pour cette fois, Pierrot ayant choisi de dormir chez l'habitant, je suis !!! Ses chambres sont déjà réservées sur son parcours.
Bon j'aurais pu partager la chambre de Pierrot, cela n'aurait pas été la première fois... mais il joue les locomotives à vapeur toute la nuit !!!!!! Alors, sur un week end, ça va, mais sur 15 jours... je pense que cela aurait été trèèèèès fatiguant pour moi !!!
Mais tout va bien puisque nous avons réussi à dégotter une chambre supplémentaire dans les mêmes familles. Le projet est bien engagé. J'achète mon Guide de la conversation Roumaine (que je n'ai pas eu le temps d'ouvrir !!!), quelques cartes routières pour les trajets de liaison... et roule ma poule !
Départ après demain matin, vers 7h30 pour retrouver Pierrot à Schengen. Il descend du Nord, je monte de l'Est, et nous commencerons par traverser l'Allemagne en direction de la République Tchèque... apparemment sous la pluie :-((
Samedi 9 juillet
Nancy > Schengen (Lux). Kilométrage au départ 53100
Bien entendu, levée avant que le réveil sonne, et pas mal pressée de partir !
7h, je charge la moto, attache les bagages, et en route. Autoroute de Metz, puis direction Thionville et bifurcation vers l'Allemagne où je fais 3 ou 4 km, avant de traverser la Moselle pour me retrouver à Schengen, lieu du rendez vous avec Pierrot, place de l'Accord.
Je tourne un peu, il est 9h30 et je suis en avance. Impossible de trouver cette foutue place, je me pose donc à la sortie de l'autoroute et signale ma position à Pierrot par sms (vive le progrès !!)
Il déboule quelques minutes plus tard, nous voilà réunis, l'Aventure peut commencer !
Pas grand chose à dire sur le trajet des deux premiers jours, autobeurk, autobeurk et autobeurk...
Beurk quoi !!
Schengen (Lux) >> Chamerau (Deutschland)
Une petite photo sur une aire de repos pour immortaliser l'équipe de choc !
Nous passons à proximité de Karlsruhe et quittons l'autoroute à hauteur de Speyer pour trouver un resto (les aires d'autobeurk... beurk !!!). La petite ville de Speyer est très agréable et nous furetons aux bords du Rhin pour trouver un resto. Nous en avions vu un depuis le pont, mais impossible de le retrouver.
Pas grave... la place de l'église abrite un resto qui a l'air bien sympa.
Les premières "normal bier" de 50 cl, et deux assiettes fort sympathiques.
Content mon Pierrot !!
Ben non Pierrot, pas déjà un souvenir !!
t'as même pas de top case...
Sacré Pierrot !!
Nous quittons Speyer pour reprendre la route. 700 km d'autoroute, un plein toutes les 1h30. environ pour moi, arrivée à Chamerau, Allemagne, à proximité de la frontière avec la République Tchèque, vers 19h.
Dans le village, Pierrot voit une moto qui lui plait, il changerait bien, mais non... finalement, il est trop habitué à sa DL...
Hôtel très sympa, on nous propose un garage fermé. Déchargement du nécessaire, une bonne douche et nous allons faire une balade dans ce petit village bien agréable, bar cool au jeu de quilles, resto correct (mais on ne sert plus "chaud" après 21h !)
On reprend les hostilités !
et puis dodo, Pierrot en rez de jardin, il dormira peu, un anniversaire étant fêté au resto extérieur. Moi à l'étage... il a plu une bonne partie de la nuit, mais j'ai bien dormi !!!
22h. Extinction des feux. Tout le monde au lit. Punaise, même couchée, ça bourdonne dans le casque !
Kilométrage de la journée 700 km pour moi, 1000 pour Pierrot ! 12h de route pour moi, 14h pour Pierrot.
Même pas peur !
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Dimanche 10 juillet
Chamerau (Deutschland) >> Esztergom (Hongrie) . Kilométrage au départ 53800
Comme nous en prendrons l'habitude pendant la durée du voyage, nous nous retrouvons à 8h pour le petit déj. Copieux, varié, tout ce qu'il nous faut pour affronter les heures et les heures d'autoroute qu'il nous reste aujourd'hui. Le boulot qui deviendra presque quotidien pour Pierrot : mettre "mamy" sur la centrale... (ben oui, comme ça, je peux lui graisser la chaine plus facilement... ) et la redescendre ensuite (on a toujours besoin d'un petit Pierrot !!!).
Nous prenons une route, le long du Danube, sur plusieurs dizaines de kilomètres, c'est magnifique, il arrive même que ça virole un peu (mais juste un peu !!). Nous achetons la vignette pour l'autoroute Hongroise (4.50€ pour 10 jours !) et nous arrêtons pour un petit café à Passau, jolie petite ville baignée par le Danube et l'Inn.
La pause terminée, nous reprenons la route via Linz toujours le long du Danube. Pierrot ne me supporte déjà plus, et a des envies de noyade...
A la mi journée, nous cherchons un resto en cambrousse. C'est cool ça, de chercher des petits endroits sympas pour manger, ça casse un peu le rythme... Merci Pierrot !!!
Nous arrivons dans un petit village où l'on voit des panneaux "Hütte Fest"... allez zou, avec un mot comme "Fest" on va trouver de la bière et des saucisses !!! sur !!
Ca n'a pas loupé !! Une fête de Pompiers, ou un truc dans le genre ! Très sympa, bonne ambiance, on s'installe et on commande !
Alors que Pierrot est en pleine concentration, avant de reprendre la route...
moi, je fais un safari !!!
Le moment est venu de reprendre la route, enfin... l'auto... vous savez quoi !!! Bon ok, c'est chiant... mais nous avons une vue magnifique sur les montagnes du Tyrol, au Sud Ouest. Ce n'est pas notre destination du jour... mais nous y reviendrons !!!
Nous quittons l'autoroute entre Vienne (Wien, Deutschland) et Bratislava (Slovaquie) pour descendre sur Petronelle Carlutum, où j'avais passé 2 nuits en sept 2008, lors de mon retour d'Europe de l'Est.
Nous cherchons de quoi nous désaltérer. 36°, dur dur !! Nous ne trouvons rien, et reprenons l'autoroute. Franchement, dans le pantalon moto non ajouré... c'est l'horreur !! Je ne le remettrai plus du voyage !! Nous quittons à nouveau l'autobeurk pour trouver un petit bar sympa au bord du Danube. Une "normal bier" pour Pierrot, de l'eau pour moi !!
C'est joli ici, on est bien... mais il faut continuer ! Nous regagnons l'autoroute et filons sur Esztergom où nous arriverons vers 19h.C'est l'heure de l'apéro, une dernière pause avant de gagner l'hôtel, dans un bar insolite, avec un patron encore plus insolite !!
oui, je sais... nous avons fait beaucoup de pause bistrot !!!!
Une petite précision s'impose... je me dis souvent "anti GPS"... je sais, c'est nul !
Mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, et ma foi, là... je dois bien reconnaitre que si Pierrot n'avait pas eu son GPS, nous aurions sans doute passé 15 jours magnifiques... à tourner autour d'Esztergom, Hongrie !!! L'hôtel est dans un véritable no man's land ! Incroyable. Mais les chambres, enfin... petits appartements, sont sympas. Nous nous installons, prenons une bonne douche rafraichissante... et partons en quête d'un resto. Ce sera pizzeria ce soir, rien trouvé d'autre, et nous ne sommes pas déçus.
Le premier qui touche à mon assiette... !!!
En regagnant nos motos, nous rencontrons des français, alsaciens, qui vont sur Budapest à Vélo, avec une voiture balais. Je trouve une connexion internet à l'hôtel et peux mettre un petit mot sur mon carnet de route. Les motos sont au garage, j'ai déjà fait une lessive qui sèche par la fenêtre... hop, dodo, demain, nous reprenons la route, pour cette fois, arriver en Roumanie !
Kilométrage de la journée 680 km 11h30 de route (pauses comprises).
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Lundi 11 juillet
Esztergom (Hongrie) >> Sancraiu (Roumanie). Kilométrage au départ 54480
Réveil à 6h30, une douche rapide pour se rafraichir car la température n'a pas baissé du tout pendant la nuit, préparation des bagages, et je descends tout ranger sur la moto.
Petit déj, dehors... Pierrot se bat avec le parasol pour essayer de l'ouvrir tellement la chaleur est déjà écrasante... et il est à peine 8h du matin !!
Les français rencontrés hier soir à la sortie de la pizzeria sont en train de se prendre la tête !certains veulent déjeuner, les autres pas ! Bonjour l'ambiance !!
Dis Pierrot, on commence à s'engueuler quand nous ?? !!!
A 9h nous sommes prêts, allons chercher les motos au garage, procédons au graissage habituel et hop, en route !
Le GPS nous sort de ce trou et nous reprenons la route en direction de Budapest. Il fait de plus en plus chaud. Une fois sur l'autoroute, nous nous trompons de sortie, visiblement, le GPS voulait nous faire passer par le nord, alors que nous voulions passer par le sud... bref, nous sortons et faisons demi tour.
Des caisses vides jonchent le sol au milieu de l'autoroute... c'est à peine dangereux !!!
Un peu plus tard, nous quittons enfin l'autoroute pour prendre la E60 (si j'ai bonne mémoire...) qui est en fait le seul grand axe Hongrie/Roumanie de la région, ce qui a pour conséquence de nous faire côtoyer des... files indiennes de camions en tout genre, de tous pays, et surtout, dans n'importe quel état, et certains très... improbables !!!!
Il y en a devant, derrière, en face... qui se mélangent avec les voitures en piteux états elles aussi, comme la célèbre "Dacia 1310", R12 de son petit nom... et ça double n'importe comment, et ça se déporte, et ça se rabat... et ça monte sur ma selle... si si je vous assure... vous relâchez à peine la poignée de droite qu'il y en a un qui monte sur vos sacoches !
Wouha... j'ai le trouillomètre à zéro... toutes les antennes sorties, concentration maximum...!!!
Et c'est compter sans les trous dans l'asphalte et la chaleur qui fait monter le stress !!! Mais c'est une autre histoire...
Et dans cette jungle, mon Pierrot hyper à l'aise, qui se prend pour un Roumano/Hongrois et qui double, qui double... mais je tiens bon, je ne lâche rien... il ne va pas me semer comme ça non mais !!!!
L'heure du repas et de la bière approche, avec un peu de chance... il va réduire l'allure !!! Fait et dit, on a bien du mal à trouver un resto, mais ça y est... Boeuf en sauce et frites pour Pierrot, salade grecque et frites pour moi, avec les bières qui vont bien, 14€ à deux, les tarifs commencent à être sympa !!!
On peut voir en haut du poteau, un support de nid à Cigognes
Nous reprenons la route, avec un arrêt à peine une heure plus tard pour nous réhydrater... trop chaud... même Pierrot a bu de l'eau, c'est vous dire ! Une pause forcée à la frontière pour nous approvisionner en "Lei", ou Leu (terme officiel "ron") la monnaie locale.
En milieu d'après midi, un gros orage éclate et nous oblige à nous mettre à l'abri dans le resto d'une station. Il tombe des cordes...
Nous sommes en Roumanie depuis quelques kilomètres. Pas de changement notoire. sur la grand route... Une fois le gros de l'orage passé, nous repartons, pour trouver les premiers nids de cigognes en traversant les villages, les premières carioles pleines de foin tirées par un cheval, avec toute la famille en passagers, un papy promenant sa vache qui, en broutant, nettoye les bords de route !
Un peu plus loin nous voila en montagne, la température baisse un tout petit peu, ça fait un bien fou !!
La route est viroleuse et bien roulante. Elle me fait penser au défilé d'Entreroches (Doubs), mais avec des trous énormes, et des bosses qui n'ont rien à leur envier ! L'HORREUR !
Nous arrivons à Huedin, et comme dirait Pierrot "on est à Disneyland ou quoi ?". Des maisons énormes, avec des toits en zing étamé, très travaillés pour la pluspart... ça sent le fric ! On apprendra plus tard, par le monsieur qui nous héberge, que ce sont des maisons construites par des "Gipsys" (Tziganes) qui ont fait "fortune" en France, en Allemagne, en Italie... et qui reviennent au pays, construire des petits "palais" !
A quelques kilomètres de là, nous arrivons dans un joli petit village où se trouve notre chambre d'hôtes. La maison est accueillante, typique, et il y a plusieurs chambres. Nous sommes bien accueillis, et comme c'est la première chambre, ne savons pas trop à quoi nous attendre. Mais la suprise est de taille ! Des chambres jolies, proprettes, une salle de bains dans chaque chambre, une décoration... euuuuh... typique ! Bref, moi.. j'adoooore !!!
La chambre de Pierrot
et la mienne
Un peu de tri dans les affaires, une petite lessive, une bonne douche, et l'heure du repas est déjà là !!
On nous propose déjà une "Tuika", ça surprend un peu, mais on s'y habituera vite (n'est ce pas Pierrot !!). C'est une eau de vie locale, à base de prunes ou de framboises, ou encore de cumin (si si... très bon !) que l'on boit en guise d'apéritif... c'est costaud bien sur... on tousse un peu... et puis on s'y fait ! En tout cas, je la supportais beaucoup mieux en apéritif qu'en digestif !
Ce n'est pas dans nos habitudes, mais comme dirait Pierrot "on ne peut pas toujours dire non !" ;-))
La suite arrive, soupe aux choux, excellente !!, "Nodels" (genre de Knepfle pour ceux qui connaissent) avec un cornichon aigre doux, porc bouilli puis gâteau aux cerises.
Le tout arrosé d'un petit vin local, pas mal du tout ! Elle est pas belle la vie !!
Dans la pièce où nous dinons, une femme est en train de repriser une des nombreuses carpettes que l'on voit au sol, dans toutes les pièces de la maison. Je vais la voir et lui demande ce qu'elle fait, mais nous ne parlons pas la même langue !! Le propriétaire s'approche, il parle allemand et m'explique que les carpettes sont tissées d'un seul bloc, une longue bande de plusieurs mètres, voire dizaine de mètres, et qu'elles sont ensuite coupées à la demande. Il faut alors "arrêter" la maille en posant des "franges" pour que le tissage ne file pas.
Le propriétaire des lieux, voyant que je suis intéressée, me propose de visiter la maison de ses grands-parents, qu'il a transformée en "musée personnel". J'accepte et invite Pierrot à nous suivre. La petite maison est dans la cour même, attenante à la maison où nous dormons. Le métier à tisser qui sert à fabriquer les carpettes est installé dans l'ancienne cuisine, et la chambre qui est contigüe est "lourdement" décorée des assiettes qu'il collectionne...
Pour la petite histoire, le propriétaire nous explique que nous sommes dans une enclave Hongroise à l'intérieur de la Roumanie. Il y a 42 villages Hongrois, typiquement Hongrois, habités par des Hongrois, aux maisons pour la pluspart d'architecture Hongroise, et les plats que nous avons dégustés, le mobilier qui se trouve dans nos chambres, tout est Hongrois !
Nous allons faire un petit tour à pieds dans le village, prendre quelques photos, et découvrir ce qui va être notre quotidien pendant presque 10 jours : les villages et la vie rurale de ce pays !
La rue principale du village
Une autre pension, juste à côté de la nôtre
Après cette petite marche, nous rentrons, fermons la porte... et allons nous coucher !
Les motos elles aussi, prennent du repos, après 2400 km en trois jours !
Kilométrage de la journée 520km 10h00 de route (pauses comprises).
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Mardi 12 juillet
Sancraiu (Roumanie) >> Tiliska. Kilométrage au départ 55000
Le réveil sonne, j'obtempère et me lève... range mes affaires vite fait et vais rejoindre Pierrot à la salle à manger, au chant du coq, et croyez moi, il fait drôlement bien son job ce dernier !
Le petit déj s'annonce bien... premier en Roumanie et pas le dernier à nous suprendre : poivrons, oeufs, charcuterie, confiture de fraises, caviar d'aubergines, marmelade, pain, margarine, thé, café... jus d'orange.... Le top pour assurer une bonne matinée de "roulage" à la Pierrot !!!
Dans la pièce à côté de la salle à manger, sont exposés tous les articles "fabrication maison" que les propriétaires vendent. La pièce est ouverte, non gardée... je leur aurais bien acheté un petit napperon brodé, mais si je commence aujourd'hui, je devrai sans doute délester mes valises de la moitié de mes fringues pour pouvoir tout ramener !!!
A 9h, les motos sont chargées et nous levons l'ancre.
La première partie de la route est chiante au possible : camions, camions, et camions... Les marchands de girolles et autres champignons jalonnent le bord de la route sur des kilomètres...
Les camions partageant la route avec voitures à moteur... et à cheval, la circulation est parfois rocambolesque... les freinages d'urgence ne sont pas rares, et je me demande vraiment comment tout ce monde arrive à cohabiter, surtout aux cadences imposées par les camions !!!
Malgré une route infecte, le paysage est magnifique. Des trous, des bosses, des accottements qui s'affaissent, parfois il rest un mètre d'asphalte de large au milieu de la route, le reste n'est qu'un trou...
Nous faisons une petite pause café dans la ville de Cluj Napoca.
Il n'est pas rare de croiser tracteur, ou autre charrette à cheval, en pleine ville
La louve, que l'on reverra dans de nombreuses villes
Il fait déjà une telle chaleur, que les rues sont arrosées.
Après cette petite pause sympathique, nous avons hâte de regagner les campagnes, où il fera plus frais... sans doute ! Le GPS nous paume un peu, et nous nous retrouvons à traverser des petits villages forts jolis, sur une petite route de montagne magnifique.
Quelques bonnes dizaines de km, pour ne pas dire plus... et nous nous mettons en quête d'un resto. Assez galère pour en trouver un sur notre route. Nous nous arrêtons dans la petite ville de Rimetea, où trône, en face du musée Ethnographique, une vieille camionette "pizza et saucisses" en tout genre... Il y a quelques clients "locaux", mais cela n'inspire pas Pierrot !!
Une petite série photo quand même dans ce village typique...
Le musée ethnographique de Rimetea
Nous poursuivons donc notre route et nous arrêtons à un magnifique monastère... dont j'ai oublié le nom... Je ne sais s'il est récent ou s'il a été récemment restauré, mais les peintures et les couleurs sont superbes.
Nous poursuivons et nous retrouvons sur une petite route de montagne, à traverser des hameaux, peuplés de paysans comme dans toutes les régions montagneuses que nous visiterons. Il est temps de chercher un resto, mais c'est toujours aussi rare en milieu rural... Nous nous renseignons donc, mais Pierrot en profite pour draguer... incorrigible !!
A défaut de trouver un resto, nous nous arrêtons prendre une bière... dans un drôle de bistrot ! Deux tables dehors, quelques chaises, une nana qui pianote sur son téléphone, nous sert deux bières et revient s'asseoir avec nous... Je découvre la "Timisoreana", excellente, que je prendrai à chaque fois que j'en trouverai !!!
A en juger par les toilettes, que j'ai quand même utilisées...
...si c'était un hôtel, ce serait sans doute les chambres !!
Au hasard de la route...
Nous trouvons de quoi nous restaurer à Campeni. Sous une tonnelle, peu de monde, mais pas mal d'attente... et Pierrot a faim... très faim !!!
Ce sera donc la sempiternelle "kotelet" pour lui, et le poulet frit pour moi ! Après ce bon petit repas, toujours aussi peu honnéreux (aller... 2,50 € environ !!) nous repartons sous la chaleur écrasante !
J'avoisine les 300 kms au compteur et je n'ai pas trop envie de tenter le diable, nous cherchons donc une station essence. Le GPS de Pierrot nous en indique une à Abrud, un village à moins de 10 km, seulement voilà, ils ne prennent que les "Lei", et nous n'en n'avons plus !
Retour en ville pour chercher une banque, j'en avais vu une en passant... nous changeons quelques euros, et retour à la station pour reprendre ensuite une route "chiante" jusque Alba Julia, et en direction de Sibiu. Nous arrivons dans un village, suivons les indications GPS, et là... je l'ai maudit (on ne peut pas toujours être d'accord !!). Une rue étroite, qui monte, un sol bombé au milieu avec un bon dévers de chaque côté, et le tout... pavé !!
J'ai bien cru me vautrer une bonne dizaine de fois ! En plus, arrivés au bout de la rue, on réalise que ce n'est pas là, et pour cause, nous ne sommes pas dans le bon village. Les gens dans une épicerie nous indiqueront où se trouve la maison d'Irina, très gentiment... et nous repartons pour quelques kilomètres d'une route improbable !!
Arrivés enfin au but, nous sommes accueillis par une charmante jeune femme, qui nous propose dans un français très correct, tinté d'un accent adorable..., de rentrer les motos dans la cour. Des gens sont là, nous regardent, nous les saluons... ce sont des français. Un groupe d'une petite dizaine de randonneurs, avec leur guide et leur chauffeur.
La maison est confortable, mais ne vaut pas les demeures traditionnelles que nous "visiterons" par la suite. Celle ci a été rénovée dernièrement, et manque de cachet. Difficile même de lui donner une nationalité !
Il manquait l'âme roumaine dans les murs, mais pas dans le coeur d'Irina qui fût une hôte vraiment adorable ! Et le repas qu'elle nous a concocté, un vrai délice... bien arrosé de surcroit, puisque nos marcheurs "bio/écolos mais pas rigolos... ne buvaient pas !!! (l'était bon le petit vin de pays hein mon Pierrot !!!) et hop, au dodo.
Kilométrage de la journée 480km 10h30 de route (pauses comprises).
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Mercredi 13 juillet
Tiliska >> Soars. Kilométrage au départ 55480
Levée des corps à 7h, comme d'hab... mais j'étais réveillée plus tôt, je suis donc allée faire un petit tour dans le village, prendre quelques photos...
Retour à la maison, c'est l'heure du petit déj ! Excellent, complet et copieux... bavardage avec les "randonneurs" et avec le mari d'Irina qui bave devant la DL... (pffff, aucun goût ces Roumains... mais si.... elle est belle ta moto, mon Pierrot !!) et nous prenons congés de nos hôtes.
Nous faisons un arrêt à Sibiu, pour faire un tour sur la place du centre ville historique, bien planquée derrière les fortifications, et acheter quelques cartes postales pour moi... Nous en profitons pour faire quelques clichés, car c'est une très jolie petite ville
Nous récupérons les motos chargées, laissées au coin d'une rue et trouvons des types un peu louches autour, mais personne n'a touché à rien... Nous reprenons la route en direction de Brascov après avoir décidé de faire "un petit détour", car le trajet d'aujourd'hui nous semblait trop court. Nous avons repéré un lac de montagne sur la carte, nous ferons donc le détour par là et rajouterons plus de 100 km au trajet prévu. Après quelques dizaines de kilomètres, une bière s'impose !!! Une petite pause donc, dans un troc au bord de la route, une route encaissée dans une vallée et truffée de camions.
A côté du troc, un marchand de paniers... dommage, j'en aurais bien acheté quelques uns !!
Nous continuons jusque Curtea de Arges où nous faisons demi tour pour faire le plein. Visiblement, nous attaquons les routes de montagne, et il doit me rester à peine 50 km d'autonomie. Je préfère assurer ! Nous ne trouvons qu'une station "automatique", un drôle de truc, que nous n'aurions sans doute pas réussi à utiliser seuls, si une "préposée" ne nous avait pas aidé ! Il n'y a rien d'autre à des km à la ronde... c'est donc l'affluence !
L'heure avance, et à notre habitude depuis quelques jours, nous pensons à manger vers 14/15h ! Heureusement, ici, on peut manger à n'importe qu'elle heure ! Le resto est sympa, en terrasse, mais pour une fois, nous sommes un peu déçus par la bouffe, enfin, surtout moi. Le saumon était sec et tout ratatiné et je n'ai même pas de légumes avec ! Mais bon, une fois n'est pas coutume, donc... ça passe ! Nous ne nous lassons pas de regarder les chargements passer sur le pont !!
et Pierrot est... content ! alors tout va bien !!
Nous levons l'ancre et je propose à Pierrot de le laisser filer devant, pour qu'il puisse profiter "des virolos" de ce terrain qui s'annonce montagnard. Moi j'ai envie de me la couler douce et de m'arrêter faire des photos. Nous avons regardé la destination de ce soir, la famille qui nous accueille habite dans un petit village que l'on trouve sur ma carte, donc... tout va bien ! Pierrot file devant : gaaaaz !!! Quant à moi, je poursuis ma route, avec moultes arrêts "clic clac kodac !!"
A partir de là, et pour la fin de la journée, je ne pourrai parler que de moi, puisque Pierrot est parti devant... mais il me racontera ce soir et nous comparerons nos expériences de la journée !!
Arrivée sur une toute petite route qui monte, qui monte... j'aperçois un pont tout en haut... je m'arrête, je scrute... et je vois un casque blanc !! Et oui, Pierrot n'est pas si loin... vous le voyez dans le petit rond rouge ?
Quelques minutes plus tard, un camion grumier que j'avais doublé quelque temps avant, me redouble comme un fou, et me serre contre un mur (merci le mur, au passage !!!). Je me suis retrouvée avec la sacoche droite légèrement arrachée, et mon repose pied tout tordu... j'ai même failli le perdre un peu plus loin, car la patte qui le tenait s'était dévissée de son support... Ils roulent vraiment comme des fous... Un peu plus loin, ce sera un chien errant qui me sautera à la jambe dans un virage... punaise, quelle journée !!!
Le muret en question... et le camion !!
Et comme si cela ne suffisait pas, la route disparait, n'importe où, n'importe quand... plus de bitume, de la terre, des trous incroyables... de la folie ! Impossible de maintenir un rythme régulier, on ne sait jamais ce qu'on va trouver 20 mètres plus loin et notamment à la sortie d'un virage, ou pire... en plein dans la courbe ! Il n'est donc pas possible de se laisser aller à admirer le paysage ou à profiter des courbes : le regard doit sans arrêt être devant la roue !
Un exemple avec cette photo. On ne se rend pas bien compte sur le cliché, mais il a parfois des "marches" de 10 cm entre la partie bitumée et la partie "râclée"... pour peu que la marche soit dans la courbe, ça devient vraiment dangereux !! Mais le pire, c'est quand ce sont des nids de poule, qui font 20 cm de profondeur et qu'on arrive dessus à pleine vitesse... là, tout sur les freins, grosse suée... et ensuite, il faut slalomer pour les éviter !
Je détesterai cette route... mais heureusement, je ne sais pas encore ce qui m'attend !
J'atteinds péniblement le barrage qui est en altitude, et redescend de l'autre côté, où la route n'est guère meilleure.
La route remonte à nouveau et le paysage change du tout au tout. Je quitte la forêt pour trouver un terrain d'altitude, des rochers, des paturâges, des troupeaux, et même quelques névés ici et là. La température chute vertigineusement au fur et à mesure que je monte... mais qu'est ce que c'est beau ! La route passe à 2000 mètres d'altitude, mais je ne verrai pas le panneau.
La route est "asphaltée"... Tiens, Pierrot est passé par là aussi !
Le temps se couvre et il fait froid. Les camelots du col ne voient pas grand monde !
La descente, vue par Pierrot...
... et par moi !
J'attaque la descente ! C'est au cours de cette dernière que j'ai failli perdre mon repose pied "adaptable", bricolé par Alain ! Je ne sais pas pourquoi je l'ai regardé à ce moment là, et quand je l'ai vu "pendouiller" le long du protège carter, je me suis arrêtée pour le démonter !
Je réglerai ça ce soir !
Au fur et à mesure de la descente, la température remonte... Je retrouve une végétation de plaine et la circulation. Mais l'état de la route s'améliore. On ne peut pas tout avoir !!
Je ne sais pas ce qui est le pire au final... les routes pourries... ou les routes à peu près correctes mais envahies de camions et de fous du volant !!!!
Il n'est pas trop tard, aussi, je décide de passer par une petite route bien visible sur ma carte, qui devrait traverser des villages et qui allongera un peu mon temps de trajet et les kilomètres, mais qui m'éloignera des grands axes et des camions.
D'après ma carte, je dois monter en direction du village de "Cincu" et je devrais trouver sur ma droite une route qui part sur Soars, où nous dormons ce soir.
Je roule un paquet de kilomètres, sans voir cette fameuse route. Une charrette à chevaux arrive en face, je m'arrête, leur fait signe et leur demande comment aller à Soars.
Les gens sont gentils en général... ils ne me comprennent pas, je ne les comprends pas... mais le fait de montrer ma carte et de prononcer le nom du village, le mieux possible... suffit à leur faire comprendre que je cherche mon chemin !!
Ils me montrent alors d'un geste que je dois continuer tout droit et tourner ensuite à droite... comme je le pensais. Je les salue, ils me souhaitent bonne route (j'ai compris, c'est la même chose que sur les panneaux : Drum Bun !!) et reprennent leur progession, au rythme de leur cheval !
Un peu plus loin, je vois bien une "route" qui part sur la droite, mais c'est un chemin, et un panneau indique une église et rien d'autre.
Je décide donc de continuer.
J'arrive à Cincu, sans avoir vu d'autre route... Dans Cincu, je vois une rue qui part à droite, avec un panneau indiquant Soars. Ca doit être la bonne route et elle ne figure pas sur ma carte qui manque d'ailleurs de précision (ce qui n'est pas étonnant, ce n'est qu'une carte du Pays, je n'ai pas trouvé de cartes régionales)
Après quelques dizaines de mètres, la route se transforme en chemin de terre... Aïe...
Je double une charrette, puis continue, espérant retrouver du bitume un peu plus loin.
Devant moi, alors que je vois le chemin de terre continuer à perte de vue... une autre charrette.
Je m'arrête à sa hauteur. Les deux hommes qui l'occuppent s'arrêtent aussi et me saluent, un peu surpris en me voyant ouvrir mon casque, vu leur tête !!!
Je leur repose la même question, en montrant ma carte, et ils me font signe que je suis sur la bonne route...
En leur demandant combien de kilomètres il me reste, ils déplient leur dix doigts plusieurs fois...
Je ne sais pas trop quoi faire... mais bon, je suis engagée, il n'est pas trop tard, environ 16h, je décide de continuer. Le chemin est pourri, mais sec. En roulant à 5/10 km/h, j'avance quand même !
Ce que je n'avais pas imaginé... c'est la patte d'oie que je trouve un peu plus loin, sans indication aucune bien sur...
Bon... il faut bien trancher, je vais à droite !
500m plus loin, j'arrive au beau milieu de nulle part... à l'entrée de ce que j'identifierai comme un ancien Kolkoze, mais qui semble encore en activité.
C'est assez sinistre je dois dire ! Des bâtiments en béton, alignés, des petites fenêtres, et personne aux alentours.
Merci Google Map
Je décide d'avancer quand même et trouve, à l'entrée d'une bâtisse, assis par terre au milieu de détritus en tous genres, un jeune homme en train de fumer sa clope.
Il a du mal à comprendre ce que je fais là... et ce que je lui demande. Mais en reconnaissant le nom du village que je prononce, il me fait signe que je dois faire demi tour !
Bon... je suis dans une ornière, au milieu d'un chemin plus que cahotique... impossible de faire demi tour. Je continue donc jusqu'aux grands bâtiments, où je distingue une plateforme en béton.
Cela devrait être assez plat et stable pour mon demi tour.
J'y arrive en même temps qu'un tracteur qui tire une charrette remplie de bonzhommes qui rentrent des champs visiblement. Ils sont une bonne trentaine...
Celui qui conduit le tracteur m'interroge du regard, je lui fais signe que je veux faire demi-tour, il s'arrête et me laisse faire ma manoeuvre.
Punaise, c'est pas le moment de coucher la moto ma grande... bonjour la honte !!!!
Tout se passe bien, je le remercie, il me fait signe et les trentes bonzhommes aussi !!!
Pas un mot déplacé, pas un regard "dérangeant" ou moqueur... et certains me crient "Drum Bun" !!!
Etonnants ces roumains... on n'a plus l'habitude et c'est bien dommage !
J'en conclue donc que j'aurais du prendre le chemin qui partait à gauche... j'avais une chance sur deux !!!
Me voici revenue à l'embranchement, je reprends donc l'autre bretelle pour trouver à nouveau une bifurquation sur la gauche un peu plus loin. Mais là, j'aperçois des bâtiments depuis le chemin, je suppose donc que c'est un autre kolkoze, et la vue de google map me le confirmera... 3 semaines plus tard !!
Le chemin est de plus en plus mauvais, et je commence à me demander combien de temps ça va durer. Le stress monte, je roule à très faible vitesse et la moindre pierre qui passe sous ma roue avant me déstabilise.
Un peu plus loin, ça se corse... deux ornières énormes avec de l'eau au fond et séparée par 10 cm de terre... Trop étroit pour que je risque d'y mettre mes roues. Je décide donc de franchir l'ornière de droite, la plus large, donc, me dis je... supposément la moins profonde.
Je ne le saurai jamais et je m'en fous !!
Une fois dedans, la moto glisse un peu, mais tient la route. Il y a des cailloux dans l'eau boueuse, je ne les vois pas, mais je les sens. Un peu plus loin, il n'y a plus d'eau, c'est déjà ça, mais je suis toujours dans l'ornière et ça devient de plus en plus scabreux.
Je ne fais aucune photo, je ne suis vraiment plus d'humeur !!
C'est alors que je me demande pourquoi je ne suis pas restée avec Pierrot !!
Je suis à fond de stress et commence à m'imaginer bloquée là, à devoir dormir en forêt à côté de ma moto !!! Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, mais ça fait un bon moment que je roule.
J'entends un bruit de moteur, je m'arrête et regarde. Un vieux camion DAF arrive sur moi, et ralentit.
Je descends, lui fait signe que j'en bave... le chauffeur semble me dire de prendre mon temps. Je décide alors de passer la première et de marcher à côté de la moto pour faire les 10 mètres qui me permettront de sortir de l'ornière. D'un côté, je me dis que ce n'est pas le moment de m'étaler devant le camion, y a quand même deux bonzhommes dedans qui doivent se demander ce que je fous là et qui risquent de se régaler du spectacle !!! et d'un autre côté, si je dois tomber, autant que ce soit maintenant, j'aurai au moins de l'aide pour relever la moto !!!
Mais ça se passe bien au final !!! Une fois sortie de ce bourbier, je fais signe au camion de doubler et les salue. Salut qu'ils me rendent gentiment !
J'essaye de ne pas trop les laisser prendre de distance, me disant qu'au moins, si je me plante, il y aura peut être des chances qu'ils me voient dans le rétro... mais en quelques secondes le camion est déjà loin.
Je continue donc, et arrive, enfin..., sur un croisement de route asphaltée. Ouf !!!
Toujours aucun panneau, je prends à droite, comme le chemin tournait toujours un peu sur la droite, au moins, je devrais retomber à peu près sur mon point de départ.
Effectivement, au bout d'une bonne demi heure encore de cette route pleine de trous, mais goudronnée... j'arrive à proximité de la grand route que je voulais éviter en passant par les villages..
pffff, riche idée que j'ai eu là !!!
Je vois un panneau indiquant "Fagaras" la ville juste en dessous du village où je me rends. Je la prends, demande mon chemin deux ou trois fois, et me pointe une heure plus tard dans un village où de loin, je vois... une DL bleue garée sur le bord de la route !!!
Ah... ce bon Pierrot avait pris soin de laisser sa DL devant la maison pour me donner un repère !!!
Il est près de 20h!! Je me dis que Pierrot a du s'inquiéter, mais il n'y avait pas de réseau, je n'ai donc pas pu le prévenir. Mais en fait, il est là depuis 20 minutes, et en recoupant nos expériences, est passé par le même chemin que moi, mais dans l'autre sens !!!
Encore un peu et on s'y croisait !!!
Bon je suis arrivée, pas de casse..., et l'accueil de Maria et Viorel, nos hôtes, a vite fait de me remettre de mes émotions.
Ils habitent une petite maison comme nous en voyons tout au long de la route.
Le puits à l'extérieur, les poules dans la cour, une vache, un cheval, un grand jardin, une marre au fond du terrain avec quelques poissons... tout ce qu'il faut pour vivre en somme !
Nous garons les motos sous le "porche secondaire" indiqué par Viorel, au fond de la cour. Il y a déjà un portail pour rentrer dans la cour, mais ainsi, le soir ils ferment le porche et les motos ne sont pas visibles de la rue.
Nos chambres sont dans une petite maison secondaire, en face de la leur, avec une jolie allée fleurie pour y accéder.
Je vais vite prendre une douche et nous passerons à table. Il fait une chaleur à mourrir dans la salle de bains, Pierrot me dit de regarder derrière la porte...
Je comprends mieux... L'eau chaude est fournie par un poële à bois qui chauffe aussi la pièce, ça vaut le détour !
Maria a dressé le couvert pendant que je me détendais sous un bon filet d'eau fraiche... et Pierrot est déjà en train de gouter à la Tuica quand j'arrive !
Celle ci est fabriquée par Viorel, et à base de framboises. Servi dans une bouteille de coca en plastique, le "coca rouge" sera définitivement la variété de coca préférée de Pierrot !!!
Les plats se succèdent, de la merveilleuse soupe, malgré les 35° ambiants dehors..., aux légumes du jardin, accompagnés de porc, veau... et suivis d'une assiette de crèpes tartinées de confiture et de miel...! C'est bon hein Pierrot !!!
Après le repas, nous sortons faire une petite marche et discutons avec un homme qui vient chercher l'eau au puits du village. Il parle bien allemand et un peu français... selon lui, l'eau du puits est bien meilleure à la santé que celle du réseau et tout le monde vient en chercher. Pourtant, à voir l'intérieur du puits, ce n'est pas très engageant !!! Le système est intéressant... désolée pour la qualité médiocre des photos...
Nous regagnons la maison et trouvons Maria dans la cour. Elle attend Viorel qui est parti faucher, avec la faucheuse à moteur thermique qu'il vient d'acquérir, d'occasion. Il est tout content de son outil, elle n'est plus toute jeune, mais elle va grandement lui faciliter la tâche.
Nous proposons à Maria de l'accompagner pour aller rejoindre Viorel qui est dans un pré un peu plus haut. Elle ferme les portes et nous voilà partis. En chemin elle nous montre les chevaux, vaches et chèvres qui rentrent des pâturages avec le fermier qui était chargé de les garder aujourd'hui.
Toutes les bêtes regagnent leurs étables respectives jusqu'au lendemain ou quelqu'un d'autre les emmènera paître la journée. Ce n'est pas bête du tout comme système !
Nous marchons le long de la route, la nuit tombe doucement, nous faisons un petit coucou au cheval de Maria et Viorel qui dort dans un parc, derrière chez leur fils.
Maria est fière de nous le présenter ! Nous entendons Viorel qui fauche au loin... et finissons par le rejoindre. Il fait nuit, il faut rentrer ! Il est tellement heureux de sa faucheuse, qu'il faucherait toute la nuit !
Pierrot prend le bidon d'essence, puis se risque à pousser la tondeuse, Maria aussi... nous rentrons dans la bonne humeur, comme si nous nous connaissions depuis longtemps...
Instants magiques...
Difficile de discuter, leur méconnaissance du français et notre méconnaissance du roumain nous empêche d'échanger, mais nous sommes bien avec eux, et ma foi, ils n'ont pas l'air mal avec nous non plus.
Nous nous quittons à l'entrée de la maison, et filons tous au lit !!
Ce soir, nous partageons la même chambre !
L'hiver, avec ces poëles, il doit faire une chaleur !!!!!
Zou, au lit, demain est un autre jour !
Kilométrage de la journée 190km 10h00 de route (pauses comprises).
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jeudi 14 juillet
Soars >> . Kilométrage au départ 55670
Jeudi 14 juillet
Le jour nous réveille, il est encore tôt pour le déjeuner, mais qu'à cela ne tienne, nous préparerons nos affaires, allons chercher les motos sous le porche (enfin... Pierrot va chercher les motos sous le porche !!!), et nous les chargerons. Pierrot me refixe le repose pied qui s'était fait la malle, et je graisse ma chaine.
Maria est déjà en train de nous préparer le petit déjeuner, pendant que Viorel nettoie sa faucheuse !
Nous déjeunons copieusement, avec une excellente confiture de griottes faite par Maria... un délice ! Le petit déj ici est plus simple, pain beurre confiture, mais très bon !
Lorsque nous sortons, Viorel nous interpelle pour nous montrer son étang, au fond de son jardin, là où il pèche le poisson qu'ils consomment. Nous visitons ensuite le four à pain, le jardin où il cultive tout ce dont ils ont besoin, même le tabac pour sa pipe... la serre où il fait pousser poivrons, tomates... Il nous montre son alambic, fabrication maison, ainsi que son semoir à maïs, astucieusement fabriqué de toutes pièces lui aussi.
Il est fier Viorel, en nous faisant découvrir ses outils fabriqués par lui la plupart du temps, et il a drôlement raison !!! Il est vraiment très attachant ! Comme Pierrot et moi nous intéressons beaucoup à tout ce qu'il nous montre, nous avons décidément du mal à partir... et puis j'avoue que moi, j'ai un petit pincement au coeur à l'idée de les quitter. Un lien s'est tissé, en quelques heures... difficile à expliquer !
Entre temps, le petit Paul est arrivé, son papa, le fils de Maria et Viorel, l'a déposé pour la journée. Il est très attiré par les motos... je propose donc à Maria de l'installer sur la selle et de faire une photo, que je vais lui envoyer, avec quelques autres que nous avons pris d'eux et de la maison.
Il est temps de prendre congé, Maria et Viorel se sont avérés trés attachants, et j'avoue, il n'est pas facile de les quitter... Nous nous embrassons comme si nous nous connaissions depuis des années... Voilà encore un moment fort !
Direction Sigishoara, une petite pause dans un petit village avec une magnifique église, et au loin, une citadelle...
Nous arrivons à Sigishoara, laissons les motos en bordure de trottoir, non sans avoir réglé au "parcmètre" humain le tarif qui s'impose, et partons à l'assaut de la ville fortifiée.
C'est joli, touristique, et ça grimpe !!! ça mérite bien une bonne bière !!!
Nous reprenons la route, direction Biertan, village abritant une cité et une église médiévale. Visite du site et repas au resto médiéval... excellent ! C'est au moment où Pierrot reprogramme son GPS que je réalise qu'il n'a plus de phare... Il faut dire que je n'ai pas souvent l'occasion d'être "devant" lui !!!!! Tiens, il y a un cinéma ici...
à suivre...
